Etape 32 - Chichen Itza - Autour du Castillo
Lundi 9 février. Arrivée tardive à Chichen Itza. Pas grave. Du coup, on en profite pour aller manger à deux pas de notre hôtel, Xbalanque Resort***. Décoration un peu kitch, mais accueil sympathique et chambre plus que correcte. Le paradis en somme. Le temps de manger un bout à La Parilla** (note plus que salée !) et on comprend qu'on se trouve à moins de cinq minutes à pied de la gare centrale. Cool ! C'est donc avec l'esprit léger que dès le lendemain matin, on se présente au guichet ADO pour prendre notre bus pour Chichen Itza... Faute ! Petit détail qui a son importance... Le Yucatan vit une heure avant le reste du Mexique ! Bref, il n'est pas 9 heures comme prévu, mais déjà dix heures quand on se présente devant l'arrêt. Ok, on échange nos billets, puis on grimpe à bord du bus. Trois bonnes heures de route en direction de Merida... où il est une heure de moins... C'est à devenir fou ! "Ok, pas grave, ma Rymou, le principal, c'est qu'on y soit."

Vers 13 heures, c'est déjà la grande foule devant les portes d'entrée du site archéologique. Chichen Itza, c'est un peu comme la Tour Eiffel à Paris. Si tu ne ramènes pas des photos du Castillo***, c'est comme si tu n'avais jamais mis les pieds au Mexique... Pas besoin d'aller très loin pour découvrir le Castillo. Il suffit de se frayer un chemin parmi la foule des marchands ambulants (trop, c'est trop !), et nous y voilà. La pyramide quasi parfaite. Formée de 9 terrasses successives surmontées d'un temple. Sur chaque face, une haute volée de marches délimitée par un corps de serpent dont la gueule ouverte vient se poser sur le sol. La pyramide, de style maya et toltèque possède 91 marches sur chacun des quatre côtés, plus une marche supplémentaire... Soit 365 au total, comme le nombre de jours de la révolution terrestre autour du soleil. Entièrement dédié à ce dernier, le Castillo était utilisé pour les grandes cérémonies... A l'intérieur enfin, une crypte abrite un chac-mool et un jaguar aux yeux de jade... Mais on ne peut plus la visiter. Chichen Itza... C'est un peu ça. On voit les choses de loin, mais on ne peut pas grimper sur les monuments... Quel dommage.
Bon, avant de foncer tête la première vers le grand jeu de pelote***, il serait bon de sarrêter un instant et de comprendre le site sur lequel nous avons atterri. Chichen Itza, ce petit joyau maya date d'environ 450 ap. J.-C., mais la cité connaît une première période de splendeur entre les VIIe et IXe siècles. De cette époque datent les premières constructions à l'éarchitecture maya de style Puuc. Chichen Itza entre ensuite dans une période de déclin. Au temps de sa splendeur donc, le jeu de pelote, le plus grand du continent mésoaméricain, revêtait un caractère rituel et sacré qui se ponctuait par un sacrifice humain destiné aux dieux... Le match pouvait s'étendre sur plus d'un jour et la tête du capitaine de l'équipe gagnante était tranchée par le capitaine de l'équipe perdante. Pour les Mayas, c'était un grand honneur ; la tête était ensuite empalée dans le mur prévu à cet effet juste à côté du stade de pelote. Il faut imaginer les nobles et les grands prêtres perchés à chaque extrémité du terrain pour assister au spectacle. Pour mieux s'en rendre compte, on peut admirer les exceptionnels bas-reliefs qui ornent les terrasses. On peut voir les joueurs avec leur batte en main. Quatre immenses serpents ferment le jeu à chaque extrémité des terrasses. Enfin, pas question de quitter les lieux sans tester l'acoustique. Du coup, on se place au centre du terrain, on frappe dans ses mains et l'écho se répète sept fois...
En retournant vers le Castillo, il ne faut surtout pas manquer le mur des crânes*** où sont symbolisés de manière assez brute les crânes des joueurs de pelote sacrifiés et décapités. Plusieurs centaines de crânes identiques et grimaçants donnent un rythme morbide. Aux angles apparaissent les seuls crânes de face. Des sculptures montrent un joueur venant de perdre sa tête et, sur la droite, un aigle dévorant un coeur humain. Cette plate-forme est vraiment symbolique de la domination toltèque qui s'exprima à partir du Xe siècle avec le repeuplement du site et la construction de nouveaux bâtiments. La légende raconte que ce sont les Itzaes eux-mêmes, qui, après avoir abandonné leur cité, seraient revenus sous la conduite du toi de Tula. Ils auraient ainsi fondé une nouvelle dynastie avant de repartir pour le Mexique central. Une chose est sûre, à partir de cette date, Chichen Itza connaît un nouvel âge d'or sous la domination toltèque, domination qui prend la forme du culte du dieu Serpent, Quetzacoatl. La cité sera finalement définitivement abandonnée vers 1250 à cause des conflits répétés avec Uxmal et Mayapan.
Dans la foulée du mur des crânes, impossible de passer à côté du Temple des jaguars et des aigles***. A chaque angle, on voit bien distinctement un aigle et un jaguar dévorant un coeur humain... Pas glop, pas glop ! Une offrande au soleil, paraît-il.
Au nord du Castillo, se dresse la plate-forme de Vénus***. Un minuscule temple où à chaque coin on peut admirer le dieu Quetzacoatl sortant de la bouche d'un serpent, symbole de fertilité. Le dieu toltèque apparaît à chaque angle du temple. Sur la frise supérieure, un corps de serpent ondule et des poissons apparaissent...

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